Journée sans maquillage : Devrais-je me sentir coupable de ne pas y participer?

Connaissez-vous la Journée sans maquillage? Si oui, est-ce que vous êtes stressée à l’idée qu’on puisse vous juger si vous n’êtes pas à l’aise de sortir sans maquillage cette journée-là? Parlons-en!

La Journée sans maquillage s’en vient à grands pas, elle aura lieu le 6 juin prochain. Il s’agit d’une très belle initiative de la part du groupe Équilibre, un organisme qui vise à prévenir et diminuer les problèmes reliés au poids et à l’image corporelle. Je vous ai d’ailleurs déjà parlé de cet organisme dans un article précédent, je l’adore! Équilibre est aussi l’organisme qui est derrière la Journée internationale sans diète, la Semaine « Le poids? Sans commentaire! », la campagne « Derrière le miroir », etc. J’ai beaucoup de respect pour le travail que cette équipe réalise.  

La Journée sans maquillage fait partie des initiatives que j’appuie depuis longtemps. Par contre, depuis quelques années, avec les commentaires que je lis et les photos que je vois sur les réseaux sociaux, je me rends compte qu’il y a toujours l’envers à une médaille et que même un si beau projet peut avoir (bien involontairement) des répercussions négatives. Comment? Je vous explique ce que j’ai constaté dans les dernières éditions!

Allo, c’est moi ça! Lors d’une journée sans maquillage. Je veux vous dire que, pour moi aussi, c’est dur de mettre une photo comme ça!

C’est quoi, la Journée sans maquillage?

Le 6 mai de chaque année, on veut amener les gens à se questionner, individuellement et collectivement, sur l’importance qu’ils accordent à l’apparence. On veut aussi faire prendre conscience de l’influence des standards de beauté actuels sur la santé et le bien-être de chacun. Les gens peuvent participer en publiant une selfie sans maquillage sur les réseaux sociaux et en allant au travail sans maquillage.

L’idée de départ de la Journée sans maquillage vient d’une productrice québécoise qui est entrée au magazine Elle Québec, en 2009, et s’est adressée à la rédactrice en chef reportage, culture et style de vie pour lui demander de photographier des vedettes québécoises sans maquillage, comme le ELLE France venait de le faire à l’époque avec Monica Bellucci, Eva Herzigova et Sophie Marceau.

Couverture du magazine Elle, avril 2009

La productrice réalisait, à ce moment, un documentaire pour Canal Vie sur des femmes qui avaient de la difficulté à sortir de la maison ou à se présenter à leurs proches sans maquillage 1. Elle voyait bien qu’il y avait quelque chose d’illogique à devoir se maquiller chaque fois qu’une femme avait à sortir de chez elle! Ce n’est qu’en 2012 que le groupe Équilibre s’est joint au projet. Évidemment, l’équipe n’a pu que constater que le problème était bien réel. L’initiative a donc été développée à partir d’un « bobo » dans la société 2. Dans ce cas-ci, le bobo est les normes de beauté extrêmement exigeantes et irréalistes qu’on souhaiterait voir évoluer vers quelque chose de plus naturel, plus réaliste et qui met moins de pression sur les femmes et les hommes. On se fait croire que c’est anormal d’avoir des cernes de fatigue sous les yeux ou un teint blanc-verdâtre en plein milieu du mois de janvier. Au contraire, c’est très normal et c’est, entre autres, ce que la Journée sans maquillage veut nous faire comprendre.

Pourquoi UNE journée dans l’année?

Plusieurs critiquent la journée sans maquillage en disant que la sensibilisation devrait se faire à l’année et que c’est illogique, même hypocrite, de ne pas se maquiller une seule journée, alors qu’on le fait le reste de l’année. Ce que je pourrais répondre à ça est : « Alors, on serait mieux de ne pas avoir de journée de la Terre, donc ne pas avoir une pensée spéciale pour se rappeler qu’on en a juste une et qu’il faut en prendre soin? Même chose pour la fête des mères et des pères? On les aime à l’année et on devrait leur montrer chaque jour, non? ». C’est vrai, mais c’est quand même bien de s’arrêter une journée pour souligner l’occasion, pour prendre le temps de se dire : « Hey, je l’aime ma maman! Un jour, elle va partir. Est-ce que je profite vraiment du précieux temps que j’ai avec elle? ». C’est un peu la même chose pour la journée sans maquillage. C’est pour se dire : « Ouin…je vois constamment des photos de personnes parfaites, mais je ne dois pas oublier que, la réalité, c’est loin d’être ça! ».

Juste pour les filles?

Bien sûr, on a tendance à se dire que cette journée est faite spécialement pour les filles ou encore seulement pour les garçons qui se maquillent, mais c’est faux. C’est une journée de sensibilisation et on veut sensibiliser tout le monde à la problématique des normes de beauté exagérées et inatteignables.

Personnellement, j’entends régulièrement des hommes prétendre qu’ils aiment les filles « naturelles » mais, en même temps, liker ou partager sur les réseaux sociaux des photos de femmes (souvent des pêcheuses, chasseuses, riders… t’sais, des « vraies filles aventureuses là! ») avec des extensions de cils et de cheveux, qui ne semblent pas, à première vue, avoir un maquillage bien prononcé, mais qui, en réalité, a passé 1 heure à se faire un contouring impeccable. Seules les imperfections sont cachées, mais étant donné qu’il n’y a pas de maquillage si apparent, les hommes croient qu’elles n’en ont pas ou presque pas.

Au « naturel » ou…
Au naturel?

Ces mêmes hommes peuvent aussi faire des petits commentaires déplaisants sur le physique de leur conjointe du genre « tu as donc bien l’air fatiguée ce matin » et/ou dire à quelle point telle autre femme est donc toujours radieuse (mais vous savez très bien qu’elle ne sort jamais sans avoir passé minimum 30 minutes devant le miroir). Par contre, si vous, vous passez un peu trop de temps devant le miroir, la critique vient rapidement : « T’es bien superficielle, tu passes bien trop de temps à te pomponner! » ou « Tu vas vraiment te maquiller pour aller à la plage? Franchement! »….mais arrivé à la plage, ses yeux vont directement sur la plus arrangée de la gang.

Donc, est-ce que les hommes sont aussi concernés par cette journée? Oui! Parce que ce sont souvent leurs commentaires qui font que les femmes n’ont pas du tout envie de rester au naturel POUR VRAI.

Naturel pour vrai?

Ça m’amène à mon prochain point qui est quand même délicat. Naturel pour vrai, ça veut dire quoi ça? Je vous dirais que l’un des points les plus négatifs de la Journée sans maquillage concerne justement ce point…les filles qui trichent en publiant des photos en se disant « au naturel », mais qui ne le sont pas ou pas tout à fait. Les filles, ne faites pas ça s.v.p., vous scrapez l’essence même de cette journée! C’est mieux de ne pas participer que de faire semblant. De nos jours, on est loin de l’excentrisme des années 80, plusieurs femmes se maquillent sans avoir l’air maquillées, c’est même pas mal ce qui est à la mode.

Mis à part le gloss qui est peut-être plus apparent dans certains cas, auriez-vous su que ces filles ont été maquillées par des professionnels?

C’est bien, c’est même très beau, mais pas pour la Journée sans maquillage. Si vous dites que vous n’êtes pas maquillée, c’est que vous n’avez ni cache-cernes, ni fond de teint, ni illuminateur, ni crayon sur les sourcils, ni fard à joues, ni faux cils, ni RIEN, POINT. Le but n’est pas de cacher certains défauts pour que les gens nous disent à quel point on est donc belle au naturel, c’est plutôt de les montrer, ces défauts-là et de dire : « bien oui, des rides, tout le monde en a, des cernes aussi, des cils pâlottes, des boutons, nommez-les! ». En prétendant que vous êtes 100% au naturel, alors que c’est faux, vous faites en sorte que les autres femmes se disent : « ah ouin, elle n’a même pas les pores apparents même sans maquillage, elle? Elle a un teint de pêche même après une nuit blanche à allaiter bébé?! ». Ça crée encore plus de fausses croyances quant à ce qui devrait être considéré comme étant « normal » et ça rend les normes de beauté encore plus irréalistes. Si vous n’êtes pas à l’aise de prendre une photo au naturel, ne le faites pas.

P.S. Les filtres aussi, c’est non! By the way, je ne sais pas si on vous l’a déjà dit, les filtres sont non seulement évidents mais, en plus, vous avez l’air des extraterrestres avec ça dans la face! Pour rire par contre, je suis toujours partante! 🙂

Voici 2 photos que j’ai prises avec Snapchat pendant que j’écrivais mon texte…pour vous montrer comment ça peut être facile de s’améliorer! Hahaha!
P.S. J’ai du mascara sur mes cils du haut, une bb crème teintée et du fard à joues sur ma photo sans filtre.

Qui a dit qu’on était obligée de participer?

J’ai fait un gros détour (parce que j’ai une grand gueule, que voulez-vous!), mais je veux revenir au point principal de cet article : Est-ce qu’on devrait se sentir coupable de ne pas avoir envie de participer à la Journée sans maquillage?

Nous, les femmes (allo les hommes qui lisent, je vous aime, mais je vous mets de côté quelques minutes, ok? 😉 ), on a de la pression à faire bien des choses! Un peu comme je racontais ci-dessus, on doit être belle, mais sans s’arranger. On doit se trouver belle, mais sans trop se trouver belle. On doit pouvoir manger de la poutine, mais sans engraisser. On doit être forte, mais ne jamais parler trop fort, au risque d’être une top-féministe-contrôle-freak. Ça, je vous dirais que ce sont les aspects sur lesquels ce sont principalement les hommes qui nous mettent de la pression (pas nécessairement volontairement, je sais!).

D’un autre côté, les femmes aussi nous mettent de la pression sur les épaules. La femme forte d’aujourd’hui devrait, selon certaines, participer à différentes campagnes de sensibilisation à la cause féminine pour être solidaires avec les autres femmes. Je vais vous donner comme exemple la campagne Maipoils (ce n’est pas juste pour les femmes, je sais). Pour les personnes qui ne connaissent pas cette campagne, il s’agit de se laisser pousser les poils pour démontrer que c’est quelque chose de naturel, pour qu’on cesse d’être horrifié à la simple vue de quelques poils et qu’on laisse les personnes avoir le libre choix de se raser ou non. Perso, je suis tout sauf à l’aise avec ça (shame on me, peut-être!). Je déteste les poils. Oui, la vue d’une touffe de d’ssous de bras pendant que je suis en train de manger tranquillement mon dîner me lève franchement le cœur. Oh! J’ai osé le dire tout haut! Oups! Quelle fille superficielle je fais! Ben non, je crois sincèrement que j’ai le droit…de toute façon, c’est en moi et ce n’est pas une campagne de sensibilisation qui va vraiment m’aider à changer ça. Je suis comme ça, point et je ne crois pas qu’on puisse juger la façon d’être d’une autre personne. Donc, est-ce que je serais à l’aise de participer à cette campagne juste pour faire comme les autres et être cool et impliquée dans une cause? Non.

C’est un peu la même chose pour la journée sans maquillage. Qui peut juger du fait que, toi, tu n’es pas à l’aise d’y participer?! Personne! Les femmes qui jugent les autres femmes parce qu’elles se maquillent lors de cette journée, s.v.p., arrêtez ça tout de suite! Si vous le faites, c’est que vous n’avez pas compris le but de la journée. On ne veut pas mettre une pression supplémentaire sur les épaules des femmes, on veut faire voir la réalité telle qu’elle l’est. La femme qui se maquille ne manque pas nécessairement de solidarité envers les autres, elle n’est simplement pas bien dans le fait de montrer son visage à découvert et elle a tout à fait le droit. En mettant de la pression, c’est souvent là que certaines se mettent à « tricher » et à n’être finalement naturelle qu’à 50%. Au lieu d’améliorer la situation, on l’empire. Pour certaines femmes, le fait de montrer son visage au naturel est un peu comme se dénuder ou d’entrer dans son intimité. On se doit de respecter ça.

La Journée sans maquillage devrait être une journée où on célèbre la diversité des visages, la beauté au naturel, mais ne devrait en aucun cas être une journée de jugement envers les filles qui ont tendance à utiliser plus d’artifices pour se sentir belles. C’est une journée pour dénoncer les normes de beauté trop sévères et non pour critiquer celles qui succombent à cette pression puisque, de toute façon, on s’entend qu’à différents niveaux, nous succombons tous et toutes à cette pression de la société. Vous croyez être indifférent à ça? Détrompez-vous! Personne n’est meilleur qu’un autre. Respectons-nous dans nos choix!

Que vous ayez ou non des faux cils, faux cheveux, faux seins, du poil, que vous soyez maquillée un peu, beaucoup, passionnément, on s’en fout! Vous êtes beaux et belles à votre façon et, l’important, c’est que vous soyez bien avec vous-même!

Hey…bonne Journée avec ou sans maquillage, le 6 juin prochain!

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Sources :

  1. Équilibre. | En ligne | : https://www.monequilibre.ca/mon-corps/55-journee-sans-maquillage Page consultée en mai 2019.
  2. Équilibre. |En ligne | : https://equilibre.ca/documents/files/quilibre-entrevuefd-ld-finale.pdf Page consultée en mai 2019.

Carnophobie généralisée – Quand la viande est devenue poison

Le végé est à la mode! Vous vous questionnez sur cette nouvelle vague? Est-ce qu’on devrait éviter la viande? La réponse ici!

Quel est le sujet le plus discuté concernant la nutrition ces temps-ci? Le végétarisme. Le Guide alimentaire 2019 a semé l’émoi dans la population lors de sa sortie en début d’année, car il suggère dorénavant de consommer plus souvent des aliments protéinés d’origine végétale. Selon une étude des universités Dalhousie et de Guelph, ce sont 6 millions et demi de Canadiens qui ont diminué ou éliminé leur consommation de viandes dans les derniers mois1. La vague de changement se fait donc clairement sentir. La question demeure : Devrait-ton avoir peur de manger de la viande?

Je vous avertis d’avance, dans ce texte, j’irai un peu en sens contraire de la mode actuelle. Je sais que j’aurai à peser mes mots pour que mon message soit bien interprété et que, malgré tout, certains comprendront tout croche, mais je trouve ça quand même important de partager mon opinion de professionnelle en nutrition sur le sujet. Je ne m’appelle pas « maudite nutritutrice » pour rien. Je ne suis pas là pour plaire, mais pour enseigner. Par contre, aller en sens contraire d’une foule, c’est un défi. Si jamais tu es un vegan pur et dur, je te suggère d’arrêter ta lecture dès maintenant, mon texte ne s’adresse pas à toi. Je m’adresse aux gens qui essaient de comprendre ce qui se passe présentement, ceux qui désirent savoir s’ils vont vraiment mourir demain matin s’ils continuent de manger de la viande et qui veulent comprendre comment ce qu’on consomme depuis toujours est soudainement devenu L’ALIMENT À ÉVITER.

Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom! Allo les fans d’Harry Potter! 😀

Une tempête dans un verre d’eau

D’abord, je considère qu’on a fait une tempête médiatique avec quelque chose qu’on savait déjà et que les nutritionnistes répétaient depuis plusieurs années. En fait, depuis que je suis nutritionniste (j’ai gradué en décembre 2007), j’ai toujours répété le même message : diminuez vos portions de viandes et essayez d’intégrer plus souvent au menu des protéines d’origine végétale. D’ailleurs, regardez donc ce que j’ai trouvé dans le guide alimentaire 2007 :

« Consommez souvent des substituts de la viande comme des légumineuses ou du tofu ». Oh, surprise! Quoi, on le recommandait déjà dans le guide alimentaire de 2007?! Bien…oui!! Comme quoi les médias ont pas mal plus de pouvoir qu’on le croit sur les messages qui sont véhiculés et ceux qui ne le sont pas. En 2007, ce n’était pas encore à la mode de parler de végétarisme mais, en 2019, si tu es cool, tu parles le langage full végé/vegan/anti-carnivore! Les influenceurs le font et, ce que les influenceurs font, on le fait tous! C’est pourquoi les médias se sont garrochés là-dessus (et aussi sur le fait que le lait ne faisait supposément plus partie du guide alimentaire, alors que c’est faux, mais je pourrais écrire un texte en entier là-dessus, donc je vais juste fermer ma parenthèse!). Gardez en tête qu’on vous partage ce qui attire des clics. Le végétarisme attire des clics, alors on a souligné en caractère gras le fait que le nouveau guide alimentaire favorisait les protéines végétales. Vous avez donc possiblement cliqué là-dessus, avez lu l’article qui étalait en long et en large les méfaits d’une grande consommation de viandes (sans aucune nuance) et vous vous êtes mis à la craindre un peu ou beaucoup….alors qu’en 2007, à la sortie de l’avant-dernier guide alimentaire, votre consommation de viandes était probablement le moindre de vos soucis. Pourtant, en manger beaucoup était toute aussi nocif à ce moment-là et on le savait.

Sur quoi se base-t-on pour faire des recommandations à une population?

Quand on fait des recommandations à une population, c’est parce qu’on a étudié ses individus et on a établi une liste des améliorations à apporter à leur style de vie pour qu’ils soient en meilleure santé. Certaines populations se ressemblent, d’autres moins. Par exemple, l’alimentation des Canadiens ressemble à l’alimentation des Américains, mais ressemble moins à celle des Japonais. C’est pour cette raison qu’il y a différents guides alimentaires pour différents pays. Donc, quand les professionnels de Santé Canada recommandent aux Canadiens de favoriser les protéines végétales, ce n’est pas parce que de consommer de la viande est nécessairement dangereux, mais parce que, chez nous, on en consomme trop (particulièrement les viandes rouges et les viandes transformées, j’y reviendrai) et qu’on consomme trop peu de protéines végétales, donc on ne profite pas de leurs bienfaits.

En me basant sur les données d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, pour 2017, les Canadiens auraient consommé, en moyenne, 57,8 kg de viandes/habitant 2. Ça voudrait dire que la moyenne quotidienne de consommation de viandes seulement (ça exclut les poissons, les crustacés et tous les substituts comme les œufs et les noix) pour un canadien était alors de 158 g par jour. Quand le guide alimentaire présentait encore des portions, une portion de viande était de 75 g. Donc, la moyenne de consommation par habitant était au-delà de 2 portions de viandes par jour. Encore une fois, je précise qu’on parle de viandes seulement, donc en considérant qu’on suggérait 2 portions de viandes ET SUBSTITUTS pour les femmes et 3 pour les hommes, ça ne laissait pas beaucoup de place aux substituts. Bref, en constatant que les Canadiens ont encore une consommation assez élevée de viandes et une consommation plus faible de protéines d’origine végétale, la recommandation de Santé Canada de favoriser les aliments protéinés d’origine végétale va de soi! Est-ce que ça veut dire pour autant que la viande devrait être bannie? Bien non! Ne tombons pas d’un extrême à l’autre!

Quels sont les aspects négatifs reliés à la consommation de viandes?

Évidemment, je ne peux pas passer à côté de l’aspect environnemental, mais je vous en parlerai un peu plus loin. Pour l’instant, concentrons-nous sur les impacts que ça peut avoir sur notre corps.

Athérosclérose pouvant mener à un AVC ou un infarctus

Dans la viande, il y a du cholestérol et des gras saturés, 2 nutriments qui ne sont pas des alliés pour une bonne santé quand on en retrouve en grande quantité (et même moins quand une personne à une maladie chronique comme le diabète ou une maladie cardiaque). Un peu de cholestérol et de gras saturés, dans un contexte de saine alimentation (consommation de beaucoup de légumes et fruits, de produits céréaliers à grains entiers, etc.) et d’un mode de vie actif, c’est tout à fait acceptable. L’idée est de limiter les quantités, entre autres en prenant des portions plus petites, en choisissant des coupes plus maigres, en enlevant le gras visible, etc. On ne se le cachera pas, souvent, les viandes sont accompagnées de sauces riches ou sont cuites de manière à ajouter beaucoup matières grasses, de sel et parfois même de sucres (certaines marinades) et c’est là que ça devient problématique. Donc, quand vous consommez de la viande, surveillez ce que vous y ajoutez et privilégiez des modes de cuisson qui demandent moins de gras. Le fait de cuire la viande à haute température peut aussi être risqué puisqu’il peut y avoir formation de substances cancérigènes. Limitez la friture et la cuisson sur le barbecue et sur le grill. Plus la viande est carbonisée, plus il y a formation de substances cancérigènes.

Évitez de faire calciner vos viandes!

Les viandes rouges, les viandes transformées et le cancer

Ce qui a beaucoup fait jaser par rapport à la viande ces dernières années, c’est le lien que des études ont fait entre certains cancers et la consommation de viandes rouges et de viandes transformées, particulièrement le cancer colorectal. Il pourrait aussi y avoir un lien avec le développement de maladies cardiovasculaires et le diabète. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) ont classé la consommation de la viande rouge comme étant probablement cancérogène pour l’homme et la viande transformée comme étant cancérogène pour l’homme. L’OMS va encore plus loin concernant les viandes transformées et précise que chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommée quotidiennement accroît le risque de cancer colorectal de 18%3. La question que vous vous posez peut-être à ce moment-ci, c’est qu’est-ce qui est considéré comme étant une viande rouge et qu’est-ce qui est considéré comme étant une viande transformée? Voici les définitions de l’OMS :

Viandes rouges : Tous les types de viande issus des tissus musculaires de mammifères comme le bœuf, le veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et la chèvre.

Viandes transformées : Viandes soumises à différents traitements pour augmenter leur durée de conservation (salaison, maturation, fermentation, fumaison ou d’autres processus mis en œuvre pour rehausser sa saveur ou améliorer sa conservation), par exemple le jambon, les saucisses, le bacon, le salami et autres charcuteries.

C’est certain qu’en lisant ceci, c’est assez alarmant. On a tout de suite tendance à se dire qu’on arrêtera complètement d’en consommer. C’est pourquoi je veux aussi vous partager les réflexions du Dr Christopher Wild, Directeur du CIRC : « Dans le même temps, la viande rouge a une valeur nutritive. Par conséquent, ces résultats sont importants pour permettre aux gouvernements comme aux organismes de réglementation internationaux de mener des évaluations du risque, et de trouver un équilibre entre les risques et les avantages de la consommation de viande rouge et de viande transformée, et de formuler les meilleures recommandations alimentaires possibles»3.

Allons voir ce qu’en pensent d’autres scientifiques et professionnels de la santé.

Recommandations du Fonds mondial de recherche contre le cancer

Selon le Résumé scientifique du rapport « Alimentation, Nutrition, Activité Physique et Prévention du Cancer : une Perspective Mondiale » du Fonds mondial de recherche contre le cancer, les recommandations sont de consommer moins de 500 g de viande rouge par semaine, dont une part minime ou nulle de charcuterie. Toutefois, dans le rapport, on peut aussi lire ceci : « Une approche intégrée des preuves scientifiques démontre que de nombreux aliments d’origine animale sont nutritifs et bons pour la santé lorsqu’ils sont consommés en quantités modérées. En outre, la viande peut apporter des nutriments importants, notamment des protéines, du fer, du zinc et de la vitamine B 12. Le panel souligne que cette recommandation n’encourage pas une alimentation sans viande ou comprenant très peu d’aliments d’origine animale »4.

Donc, la viande apporte aussi des bienfaits!

Vous savez, quand je vous dis qu’on doit respecter le juste milieu dans tout, eh bien, c’est de ça dont je parle. Que ce soit du côté de l’OMS, du CIRC ou encore du Fonds mondial de recherche contre le cancer, personne ne s’est mis à paniquer et à dire qu’on ne devrait plus jamais manger de viande. Ils ont tous calmement pensé à l’autre côté de la médaille et ont réfléchi aux conséquences que le fait de ne plus consommer de viandes pourrait avoir sur certaines personnes.

Bien sûr, pour les viandes transformées, je n’ai pas beaucoup de points positifs à leur donner, mis à part que c’est bon, de temps en temps, une tranche de bacon! Par contre, pour la viande rouge, c’est vrai qu’elle contient plusieurs nutriments importants et surtout, facilement assimilables par notre corps, comme la vitamine B12 et le fer (qu’on peut aussi aller chercher dans les viandes blanches, toutefois).

Ce qui me fâche, c’est, par exemple, quand je lis des vegans qui tentent de convaincre des gens d’éliminer la viande en disant que les légumineuses contiennent beaucoup plus de fer que le bœuf.

Attention, c’est vrai qu’ils peuvent en contenir plus en terme de quantité, mais le fer contenu dans le bœuf est beaucoup plus biodisponible que celui provenant des légumineuses, ce qui veut dire qu’il sera mieux absorbé par notre corps. Le fer provenant des viandes est appelé « fer hémique » et celui provenant des végétaux est appelé « fer non-hémique ». Le fer non-hémique est moins bien absorbé par notre corps. Donc, la pauvre maman qui fait de l’anémie et qui ne s’est pas fait expliquer le concept du fer hémique et non-hémique risque fort bien de ne pas améliorer sa situation si elle croit que les légumineuses feront des miracles pour elle! Si elle avait su que ce ne sont pas toutes les formes de fer qui sont égales, ça lui aurait permis de penser à ajouter une source de vitamine C (poivron rouge, fraise, kiwi, orange) à son repas de légumineuses, car cette vitamine augmente l’absorption du fer non-hémique.

Question environnementale

Une des raisons qui fait que certaines personnes voient les consommateurs de viandes d’un mauvais œil, c’est que l’élevage est l’une des causes principales des problèmes d’environnement les plus pressants, soit le réchauffement de la planète, la dégradation des terres, la pollution de l’atmosphère et des eaux et la perte de biodiversité5.  Évidemment, il faut y voir le plus rapidement possible. Par contre, la solution n’est pas de radier tout élevage de la planète.

Déjà, en 2006, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture avait des pistes de solutions comme la restauration des terres endommagées par la conservation des sols, une meilleure gestion des systèmes de pâturage, l’amélioration de la nutrition animale et de la gestion du fumier pour réduire les émissions de méthane et d’azote, l’amélioration de la protection des zones vierges, etc. Où en sommes-nous? Il n’y a pas grand-chose de fait!

En plus, quand on se dit qu’au Canada seulement, 60% de la nourriture produite est gaspillée, soit 35,5 millions de tonnes métriques par année6, je crois qu’on a là une bonne piste de solution à notre problème. Imaginez la quantité de viandes qu’on retrouve là-dedans…et on ne parle que du Canada ici. Donc, oui, de diminuer sa consommation de viandes peut être une solution, mais de limiter ce terrible gaspillage en serait une pas pire pantoute aussi, il me semble!

Comprenez-moi bien, le but de ce texte n’est pas vous dire de manger de la viande sans vous soucier de votre santé et de l’environnement, au contraire! Si la nouvelle mode du végétarisme fait en sorte de sensibiliser certaines personnes à consommer moins de viandes, tant mieux! Le problème est plutôt que, souvent, ce sont les personnes déjà soucieuses de leur alimentation qui vont modifier leurs habitudes de vie de façon drastique (par exemple en bannissant carrément la viande), alors que ce n’est pas ce qu’on recommande.

La mode des burgers végé

Ce qui me dérange aussi, c’est le manque de clarté dans le message véhiculé qui fait que certaines compagnies se mettent à surfer sur cette vague pour faire du profit. On a associé végétarisme à « santé », mais ce n’est pas toujours le cas. Des chips, c’est végé, t’sais! Quand je regarde les burgers végé qui font fureur ces temps-ci, ça me jette par terre. J’en ai comparé 2 semblables d’une même compagnie :

  Version végé Version régulière
Lipides totaux (gras) (g) 29 20
Protéines (g) 22 19
Calories 500 400

Je vais vous laisser juger par vous-même. Quant à moi, de la malbouffe, qu’elle soit végé ou non, c’est de la malbouffe…il ne faut juste pas se faire croire des peurs. Choisissez donc en fonction de ce que vous aimez le plus, je crois que ce sera plus logique que de penser que vous faites un choix santé en optant pour la version végé. En plus, même au niveau environnemental, je me questionne. J’ai vu que l’huile de coco était utilisée dans la fabrication des boulettes végé…si je ne me trompe pas, c’est fabriqué en Asie du Sud-Est…pas à la porte, hein?! Donc, est-ce que c’est un meilleur choix environnemental? Je ne sais pas, mais permettez-moi de me questionner.

Le problème en nutrition, c’est qu’on tombe souvent dans les extrêmes. Les gens viennent mêlés parce que rien n’est tout noir ou tout blanc, tout est toujours gris, mais les choses sont majoritairement expliquées en blanc ou en noir pour simplifier le tout. C’est comme s’il fallait absolument prendre un côté ou l’autre, alors que le juste milieu est souvent la solution idéale. Oui, le fait de consommer trop de viandes, surtout les viandes rouges et les viandes transformées, augmente les risques pour la santé, mais ça ne veut pas dire pour autant qu’on doit tous devenir végétariens! La viande a aussi ses avantages! Non, elle n’est pas devenue un aliment à éviter à tout prix. Par contre, encore là, est-ce que ça veut dire que c’est impossible d’être végétarien ou végétalien et en santé? Bien non! C’est possible, tant qu’on ne fait pas ça n’importe comment et qu’on sait comment aller chercher les nutriments qui seront moins facilement accessibles. Bref, peut-on arrêter cette guerre entre végés et carnivores? À chacun sa façon de s’alimenter, de vivre sa vie, de faire ses propres choix!

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Sources :

  1. Radio-Canada. | En ligne | : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1157210/produits-vege-gagnent-popularite-vegane-vegetalien-vegetarien-consommation-viande Page consultée en mai 2019.
  2. Agriculture et Agroalimentaire Canada. | En ligne | : http://www.agr.gc.ca/fra/industrie-marches-et-commerce/renseignements-sur-les-secteurs-canadiens-de-l-agroalimentaire/volaille-et-ufs/information-sur-le-marche-de-la-volaille-et-des-oeufs-industrie-canadienne/indicateurs-de-l-industrie/consommation-par-habitant/?id=1384971854413 Page consultée en mai 2019.
  3. Organisation mondiale de la santé. | En ligne| : https://www.who.int/mediacentre/news/releases/2015/cancer-red-meat/fr/
  4. Fonds mondial de recherche contre le cancer. RÉSUMÉ SCIENTIFIQUE DU RAPPORT Alimentation, Nutrition, Activité Physique et Prévention du Cancer : une Perspective Mondiale. | En ligne |: https://www.wcrf.org/sites/default/files/french.pdf Page consultée en mai 2019.
  5. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. |En ligne|: http://www.fao.org/ag/fr/magazine/0612sp1.htm Page consultée en mai 2019.
  6. Radio-Canada. | En ligne | : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1147385/gaspillage-nourriture-poubelle-second-harvest Page consultée en mai 2019.

Rêver de ses kilos

Penses-tu souvent à ton poids? Est-ce que ça influence tes choix au quotidien? Es-tu tannée que ça prenne toute cette place dans ta vie? Ça s’arrête ici!

Combien de fois par jour penses-tu à ton poids? 5, 10, 15…100 fois? Trop souvent, probablement. Crois-tu être seule à y penser autant? C’est loin d’être le cas, puisque 73% des femmes souhaitent perdre du poids et 22% disent que la gestion de leur poids mène carrément leur vie1. Pour les hommes, le portrait n’est pas vraiment mieux puisqu’une étude a démontré que des hommes qui devaient choisir un modèle de corps qu’ils souhaiteraient avoir optaient pour des corps d’hommes musclés qui pesaient, en moyenne, 26 livres de plus qu’eux 2! Bref, l’insatisfaction corporelle, c’est assez commun, gars ou fille.

On le fait tous, on se scrute à la loupe : un petit pli de trop par-ci, un peu trop de cellulite par-là, pas assez de muscles, pas assez de fesses, trop de ventre… les complexes sont nombreux.

Pour nous aider à s’aimer encore plus, on se fait bombarder par toutes les publications Instagram, TikTok et Facebook de ce monde qui nous font croire qu’on devrait, nous aussi, avoir un corps de rêve comme celui de la belle blonde dans le mini bikini Victoria’s Secret ou du colosse qui pose pour la pub de  suppléments de protéines. On le sait qu’ils sont probablement photoshopés et que ce n’est pas la réalité, mais maudine qu’on aimerait ça leur ressembler!

Surexposés au fake

Le problème, c’est que, les photos sont tellement souvent modifiées que, même si on connaît le phénomène, en étant constamment exposée à des corps parfaits, on finit par normaliser ces silhouettes sans vraiment en être consciente.  Une étude de 1999 a conclu « qu’une femme voyait environ 1200 publicités par jour, dont un tiers contenait un message relatif à l’apparence physique. »1 (j’imagine que ça ne doit pas être mieux pour les hommes)…on parle de 1999, imagine plus de 20 ans plus tard avec tous les médias sociaux! En plus, ce que sous-entendent souvent ces messages, c’est que c’est facile d’avoir un corps aussi parfait, il suffit d’y mettre quelques efforts!

Donc, on se dit qu’on devrait s’abonner au gym mais, encore là, on est souvent intimidée avant même d’y avoir mis le pied en voyant leurs pubs de corps découpés en couteau. Je ne sais pas pour toi, mais moi, quand je vais au gym, je suis loin d’être le belle mannequin toute fraîche avec la queue de cheval bien droite et le maquillage impeccable. Je sue ma vie, j’ai les cheveux dans tous les sens, je suis rouge comme si j’avais mangé 50 ailes 9-1-1, bref, je ressemble à une fille qui s’entraîne pour vrai. À moins que tu ailles au gym que pour prendre des photos Instagram, tu risques aussi d’avoir l’air de ça. Donc, pourquoi est-ce qu’on nous montre toujours des miss parfaites avec un derrière signé Jennifer Lopez et un p’tit top sexy qui leur fait même pas de bourrelet de d’ssous de bras ou encore des monsieurs Muscles avec juste assez de sueur qui perle sur leur 6 packs?! Tout ce que ça fait, c’est qu’on n’a pas le goût d’y aller au foutu gym, parce qu’on a bien trop peur de se faire juger avec notre corps tout-ce-qu’il-y-a-de-plus-normal, c’est-à-dire un corps avec des imperfections. Résultat : on ne bouge pas.

Si on suivait les normes que les médias (télé, magazines, Internet) nous exigent, on devrait avoir la jeunesse éternelle, être mince (voire maigre) et être ferme et lisse de partout. À part Barbie et Ken qui, je te le rappelle, sont faits en plastique, je ne connais personne qui peut satisfaire à ces normes qui sont totalement à l’opposé de la réalité. Les rides, la cellulite, les bourrelets, les seins mous, c’est ÇA la vraie vie. Si on essaie de te faire croire le contraire, on te vend des mensonges.

Et maintenant, on fait quoi?

Maintenant qu’on sait ça, est-ce que ça veut dire qu’on devrait s’assoir devant notre Pinterest et se mettre à haïr chaque photo modifiée qui y passe en hurlant que c’est juste du fake et que c’est de leur faute si on ne s’aime pas et qu’on est obsédé par notre poids? Bon, oui, ça peut être une partie de la solution haha! Par contre, pour te simplifier la vie, désabonne-toi de ce genre de contenu. Pour aider ton algorithme à savoir que tu ne veux plus être exposée à ça, évite d’aimer ou de partager ce genre de publications, n’écoute pas les vidéos pendant plusieurs secondes (plus tu passes de temps devant une vidéo, plus l’algorithme croit que tu aimes ça) et tu peux même, selon le réseau social, indiquer que le contenu ne t’intéresse ou le signaler si tu considères qu’ils dépassent les bornes.

Toutefois, ce ne sont pas SEULEMENT ces images qui ont bâti notre image corporelle, c’est un ensemble de plusieurs facteurs qui, mis ensemble, forment la bibitte complexe qu’on est. On a souvent beaucoup de travail à faire sur soi-même, entre autres sur nos croyances par rapport au poids et sur comment on parle de nous-mêmes. Ce n’est pas vrai que notre corps est malléable au point qu’on peut le mouler comme on veut « si on se botte les fesses ». C’est inutile de souhaite atteindre un modèle précis parce que notre corps, il est unique. Arrête de vouloir le faire rentrer dans un moule pour lequel il n’est pas fait. Tu en as un moule et il est bien correct. Plus on mise sur des changements physiques et sur une perte de poids sur la balance, plus on risque de développer un mauvais lien avec les aliments et son corps. Demande-toi plutôt ce qui t’apportera un niveau plus élevé de réel bonheur et bien-être. On croit que la solution se trouve dans une perte de poids, mais l’est-elle vraiment? Qu’est-ce qui se cache derrière ton envie d’être plus mince ou plus musclée? La réponse est plutôt là. Mais ça, ça demande du temps et des efforts de réflexion, chose à laquelle la culture des diètes ne nous a pas habitués.

Je vais juste « faire attention »

Je vais peut-être te surprendre, mais le simple fait de « faire attention » à notre poids est un facteur de risque lié à la prise de poids. Quoi?! Tu as bien lu.

Les gens qui se restreignent se déconnectent de leurs signaux de faim et de satiété, ce qui fait en sorte que, quand ils recommencent à manger normalement, ils ne reconnaissent plus les signaux envoyés par leur corps. En plus, le corps réagit à une restriction en calories comme s’il était menacé par une famine. Il se met donc en mode « défense » et diminue son métabolisme de base (énergie qu’on dépense au repos pour les fonctions vitales comme respirer ou digérer), ce qui fait qu’on dépense moins d’énergie pour faire le même travail qu’avant. (Tu penses que c’est vraiment poche? C’est pourtant un moyen de défense qui a fait en sorte que des gens ont survécu aux famines à une autre époque…donc qui fait que tu es là aujourd’hui, ce qui n’est pas si mal selon moi!) Bref, il n’est pas rare qu’on se retrouve pris au piège dans le fameux effet yo-yo, c’est-à-dire qu’on perd du poids au départ pour ensuite le regagner…et parfois même plus!

Fait intéressant : des chercheurs ont remarqué que l’augmentation de l’obésité depuis les années 1970 coïncide avec le moment où les diètes amaigrissantes sont devenues un élément du mode de vie 3. Pur hasard?

La force du mental, the mental toughness

En plus, il ne faut pas oublier que les privations peuvent mener à des rages alimentaires. Au début, on est motivé. Adieu les chips, le chocolat, la pizza, les frites…on se sent plus fort que Hulk d’être capable de leur dire non.

Cochonneries, vous devrez me passer sur le corps avant que j’accepte de vous manger!

Les jours passent et ces aliments prennent de plus en plus de place dans notre tête, mais on est fort, on résiste! Notre conjoint nous en mange en pleine face, mais on résiste toujours! La publicité qui passe pendant notre p’tit film du vendredi soir essaie tant bien que mal de nous faire manger les maudits chips qui font crrrrrrrunch, présentés en gros plan pour nous faire saliver…surtout le plus foncé, extra ketchup, de forme parfaite, même pas cassé, qui nous regarde dans le fond du sac…NON, il ne nous aura pas! Donc, on va donc se coucher en rêvant à des patates en tranches minces, trempées dans l’huile pétillante et saupoudrées de ketchup, elles nous courent après dans un champ (voir l’image au ralenti) en criant MAAANNNGE-MOIIII (quoi, juge-moi pas, chacun ses rêves OK?!! :P). Jusqu’au jour où on se dit : « ben là, je ne pourrai quand même pas m’empêcher de manger des chips toute ma vie, je peux bien en prendre juste un…deux….juste quelques-uns…il était pas plein ce sac-là?!! ». Et c’est à ce moment que vient la montagne de reproches :

« Maudite sans-cœur, t’as pas de volonté ».

« Tu peux ben être grosse, t’es-tu vu manger, une vraie truie ».

Etc.

Tout ça, c’est faux. Ce n’est pas une question de volonté, c’est NORMAL de perdre le contrôle après s’être privé, de là l’importance de ne pas tomber dans ce cercle vicieux : privation – rage – déception – motivation – privation –rage …et ainsi de suite. Tout ça en écorchant un peu plus notre estime de soi qui, elle, nous entraîne à rester dans ce cercle vicieux. Quand on est pris dedans, il faut avoir le courage de mettre un pied à terre. On a peur de se tordre la cheville parce que ça tourne bien vite ce cercle-là, mais il faut avoir l’audace d’y mettre un frein si on veut en sortir.

Comment on s’en sort? On doit, entre autres, apprendre à ne plus diviser les aliments comme étant bons ou mauvais, mettre de côté la culture des diètes et surtout, apprendre tranquillement à apprivoiser notre corps. C’est tout un défi, mais c’est le premier pas qui est le plus difficile à faire. La bonne nouvelle, c’est que tu en as déjà fait un, celui de lire cet article jusqu’ici.

Je me doute que tu as un sentiment de méfiance présentement, en te disant que tu prendras du poids si tu fais ça. C’est exactement le réflexe que tu dois essayer d’ignorer pour arriver à te sortir du fameux cercle vicieux dont je te parlais un peu plus haut. Mets l’aspect poids de côté pour une fois dans ta vie et pense seulement qu’à ton bien-être et ta santé globale (physique et mentale).

Si tu as lu ce texte, c’est probablement parce que tu as déjà essayé plusieurs méthodes pour perdre du poids et/ou pour te sentir mieux dans ton corps, mais que ça n’a pas fonctionné. Il est donc temps de changer ta façon d’aborder l’alimentation et l’activité physique (dont j’ai peu parlé dans cet article, je laisse cette spécialité aux kinésiologues!). Tu mérites d’être bien et d’arrêter de perdre tout ce temps de ta précieuse vie à penser à ton poids et agir en fonction de celui-ci.

Voici mon programme « Mieux dans mon corps » basé sur les principes présentés dans cet article. ATTENTION: Assure-toi de bien écouter la vidéo de présentation et de comprendre les objectifs du programme avant de te lancer. Mon but n’est pas de vendre à tout prix, mais bien de vendre aux personnes qui sont réellement intéressées par cette approche! Si c’est le cas, clique sur la photo pour + d’infos!

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Sources :

  1. Association pour la santé publique du Québec. |En ligne|
    http://www.aspq.org/uploads/pdf/4cd85e2f454dc1-image-corporelle.pdf. Page consultée en avril 2019.
  2. Dre Stéphanie Léonard, psychologue. |En ligne| http://www.vivreavecsoncorps.ca/les-hommes/. Page consultée en avril 2019.
  3. Brochure Choisir de maigrir? Équilibre |En ligne| https://equilibre.ca/uploads/publication/22-document-1.pdf Page consultée en mai 2019.