Le poids : tout n’est pas que victoire ou défaite!

Le Nouvel An arrive, les pubs pour t’inciter à perdre du poids aussi! On joue avec ton orgueil pour te pousser à faire partie de l’équipe des « bons », soit ceux qui prennent soin de leur santé en tentant de perdre quelques kilos. Prends-tu vraiment plus soin de ta santé quand tu te prives? Es-tu vraiment moins « bonne » si tu ne perds pas de poids ou si tu ne suis pas des règles bien précises à la lettre? J’espère que ce texte t’aidera à y voir plus clair!

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Le Nouvel An arrive et qui dit nouvelle année dit aussi tsunami de publicités entourant la perte de poids. Chacun détient LE nouveau secret, celui que tous les autres avant n’ont pas réussi à découvrir, qui changera ta vie pour de bon, cette fois-ci! On utilise des termes comme « mode de vie » plutôt que « diète » pour mieux refléter les idéaux de la nouvelle génération pour qui les diètes sont démodées, réservées aux grand-mères. Un mode de vie, ça fait plus « santé », plus actuel, plus durable, plus COOL! Pourtant, il s’agit bien de diètes : on interdit ou déconseille fortement des aliments ou des nutriments (produits laitiers, fruits, sucres, gluten, etc.), on coupe des calories/glucides/gras, on recommande des suppléments ou des produits « détoxifiants », on conseille de jeûner sur certaines périodes de temps, on te donne un plan alimentaire à suivre ou des points à compter, etc. Bref, quand on prend un pas de recul, on réalise qu’on nous vend la même chose qu’avant, à quelques modifications près.

La « game » de la santé

On flatte aussi ton ego en jouant le jeu de la santé : Bien non, on ne veut pas que tu sois plus mince, on veut que tu prennes soin de ta santé! Tu es une bonne personne qui prend soin de sa santé avant tout, donc tu vas suivre ce programme minceur ou ce nouveau mode de vie!

De nos jours, ça paraît tellement mieux dit comme ça que d’avouer, qu’en réalité, on le fait pas mal tous pour se fondre dans le moule du corps acceptable imposé par la société. Ce n’est pas une critique que je fais aux gens, mais plutôt au marketing entourant les diètes! C’est tout simplement normal d’avoir cet objectif puisqu’on nous pousse en ce sens depuis qu’on est sorti du ventre de notre mère. On ne voudrait certainement pas faire partie de ces gros lâches qui se bourrent dans le sucre et la friture et qui ne prennent tellement pas soin de leur santé, ces gens de peu de la valeur de la basse société. Évidemment, il faut lire cette phrase sur un ton très ironique! Les personnes grosses ne font pas que se bourrer de sucres et de gras, peuvent très bien prendre soin de leur santé et ce n’est pas parce qu’on consomme du sucre et du gras qu’on a moins de valeur comme personne, peu importe notre poids. On est juste HUMAIN! Et… si jamais tu te sens honteuse d’avoir pensé aux grosses personnes de cette façon, ne le sois pas. Les jugements qu’on a envers le poids viennent de loin. Toutefois, il est temps de commencer à les assumer pour les faire disparaître pour de bon!

Cette philosophie du tout ou rien provenant de la culture des diètes nous pousse à penser qu’on peut être soit dans une équipe, soit dans une autre : les bons ou les mauvais. Soit on fait des efforts pour notre santé et on est mince, soit on ne fait aucun effort et on est trop gros par rapport à « ce qu’on devrait être ». Il n’y a pas d’autres options possibles, selon cette culture. On réussit ou on échoue. On part du point A et on s’en va au point B, à condition d’avoir suffisamment de volonté. Dans le cas contraire, on reste ou retourne au point A, la place des « losers ». Si tu fais les choses comme il faut, tu te rendras au point B, sinon, c’est que tu as mal fait, que tu as échoué. Pourtant, tout ça, c’est un gros paquet de bulls&*t.

« Tant qu’à! »

Tu connais probablement la philosophie du « tant qu’à » sans même le savoir. C’est souvent cette philosophie qui brise nos objectifs. Voici quelques exemples pour t’aider à comprendre de quoi je parle:

Attention, les objectifs que je présente ci-dessous sont des objectifs courants, mais je ne les encourage pas (sauf pour légumes dont j’encourage évidemment la consommation)!

  • Je ne mangerai pas de chips de la semaine! Merde, mon chum mange des chips devant moi. Je vais juste en manger quelques-uns. La culpabilité monte. J’en prends plus que prévu. Ah pis, tant qu’à avoir tout gâché, amène le sac et débouche la bouteille de vin, je recommencerai la semaine prochaine!
  • C’est fini le sucre pour moi! C’est trop mauvais pour la santé… Mon cerveau ne pense qu’à manger des choses sucrées. Ça m’obsède de plus en plus. J’en vois partout. Je m’achète une boîte de biscuits en cachette. Je la vide, tant qu’à avoir tout gâché. Je suis lâche! Demain, je ferai mieux.
  • Cette année, je m’abonne au gym! Là, pas de défaites! J’irai minimum 4 soirs par semaine, après le travail. 1ère semaine : Yeah! J’y ai été 4 fois! 2e semaine : Je me sens tellement motivée, je maintiens le rythme! 3e semaine : J’ai eu des imprévus, je n’ai été au gym que 2 fois cette semaine! Je compenserai en y allant plus la semaine prochaine! 4e semaine : J’ai eu le temps d’aller au gym juste 1 fois cette semaine! Je suis tellement déçue! Il faut que je me remotive! 5e semaine : Ah pis, tant qu’à y aller juste une fois de temps en temps, aussi bien rester à la maison!
  • Ça fait 3 semaines que je mange des légumes à chaque repas et je n’ai pas perdu une seule livre. Tant qu’à faire des efforts et ne pas perdre de poids, aussi bien laisser tomber les légumes!

Bref, le « tant qu’à » est beaucoup associé à la pression que la culture des diètes nous met à croire qu’on ne peut être que d’un côté ou de l’autre. Avec cette mentalité, on peut vivre un grand sentiment de fierté quand on est « bon », mais aussi beaucoup de culpabilité et un fort sentiment d’échec quand on retourne à notre vie normale parmi les « mauvais » qui n’ont pas assez de volonté. On est soit parfait, soit imparfait. Que fait-on du juste milieu, de l’équilibre?

Retourner en arrière, ce n’est pas un échec

Tout n’est pas tout noir ou tout blanc comme on tente de nous inculquer. Il n’y a pas qu’un seul chemin possible pour réussir dans la vie, y compris pour atteindre une bonne santé globale*.  En fait, c’est juste impossible de se rendre à un objectif sans jamais croiser d’obstacles et sans faire de retours en arrière. Si c’était le cas, on n’apprendrait pas. On n’est donc pas des perdants quand on prend des détours ou qu’on rebrousse chemin un bout de temps.

*Bonne santé physique ET psychologique (on l’oublie celle-là!).

Comme nutritionniste, je prône l’approche anti-diète et l’alimentation intuitive. Ces approches ont pour objectifs le développement d’une meilleure relation avec son corps et avec les aliments, un plus grand bien-être général, le détachement de la culture des diètes et l’atteinte d’une bonne santé globale. Quand je tente d’expliquer aux gens comment ça fonctionne, ils ont souvent de la difficulté à comprendre, car ils sont si habitués à la culture des diètes qu’ils cherchent à copier ce modèle. Avec ces approches, il n’est pas question d’une recette miracle toute faite. Tout le monde ne suivra pas le même chemin et n’évoluera pas de la même façon, ni à la même vitesse. Il n’y a pas de promesses farfelues, ni d’objectif de perte de poids puisque ce sont des approches neutres au niveau du poids. Hey oui, on se fout du poids! Il n’est pas pris en compte dans la balance…jeu de mots poche! Les experts en culture des diètes me diraient : « Mais, et la santé dans tout ça?! Tu ne peux pas ignorer le poids et penser améliorer la santé? ». Oh que oui, je peux. On peut améliorer plein d’aspects de sa santé sans même perdre une seule livre sur la balance. Par contre, l’idée ici n’est pas de prouver ce point, c’est plutôt de te faire comprendre que chaque pas que tu fais dans la vie, qu’il soit par en avant ou par en arrière, peut t’être utile. Personne n’est parfait et personne ne devrait l’être non plus.

Par exemple, pour une personne qui débute avec l’alimentation intuitive, c’est impossible de ne plus être influencée par la culture des diètes du jour au lendemain.  C’est normal d’être tentée par un nouveau mode de vie qui semble exceptionnel, encore une fois. Toute ta vie, on t’a convaincue que tu devais perdre du poids et manger d’une façon bien spéciale pour être en santé et avoir de la valeur comme être humain. Donc, bien sûr que tu douteras, que tu te remettras en question, que tu retourneras peut-être même vers une diète que tu essaieras quelque temps pour réaliser qu’elle était finalement comme les centaines d’autres avant. Est-ce que ce serait un échec pour autant? Non! C’est un cheminement.

Aussi, tu pourrais, par exemple, te peser régulièrement et craindre de prendre du poids ou espérer, au fin fond, que l’alimentation intuitive soit une méthode qui te fasse perdre du poids. C’est NORMAL. Il n’y a pas de bouton OFF pour cesser de désirer perdre du poids. Est-ce que tu aurais échoué pour autant? Non! Encore une fois, tu serais juste un être humain qui pense comme un être humain qui a grandi dans un monde où on reçoit un trophée chaque fois qu’on perd une livre!

Puisque ce sont des approches qui visent à se reconnecter avec ses signaux corporels, tu pourrais aussi voir une super belle amélioration de ta capacité à ressentir ta satiété et puis, tout d’un coup, avoir l’impression que cette sensation est disparue ou ne plus aussi bien la ressentir. Est-ce que tu aurais nécessairement fait quelque chose de croche? Non! Il y a des périodes de la vie qui peuvent venir brouiller un peu plus nos signaux (stress, syndrome prémenstruel, horaire modifié, etc.). La pire chose à faire dans ce cas, ce serait de paniquer et de tout mettre sur ta faute!

La liste des choses qui pourraient arriver est infinie. Ce que je veux que tu retiennes, c’est que chacun à son propre parcours par rapport à sa relation avec son corps et les aliments, mais personne n’est meilleure qu’une autre. On t’a appris à te comparer : si ça a marché comme ça pour elle, pourquoi est-ce que ça ne marche pas pour moi? Parce que tu n’es pas elle, point. Tu n’as pas à l’être non plus, tu es toi et c’est super comme ça! Ce n’est pas parce que tu fais quelque chose de croche, ni parce que tu n’en fais pas assez. Plutôt que de broyer du noir et de se rabaisser quand ça ne se passe pas comme on veut, il vaut mieux se demander comment est-ce que cette situation pourrait nous aider à évoluer vers ce qu’on souhaiterait. Facile à dire, moins facile à faire, bien d’accord! Toutefois, en s’éloignant des réseaux sociaux/personnes qui partagent des messages qui vont dans le sens du tout ou rien ou qui tendent à catégoriser les gens selon qu’ils soient dans le bonne équipe ou la mauvaise, c’est déjà un bon pas de fait vers ton mieux-être!

Nuance, équilibre, bien-être…s’il n’existe pas de recette miracle à quoi que ce soit, pour moi, celle-ci est celle qui se rapproche le plus du bonheur. À toi de trouver la tienne! 😉  

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