D’abord, il faut savoir que de désirer perdre du poids dans une société comme la nôtre est tout à fait normal. Dans mon texte qui explique ce en quoi consiste la culture des diètes, on constate que la minceur est non seulement associée à une meilleure santé, mais aussi à un statut social plus élevé et une plus grande valeur en tant qu’être humain. Donc, bien sûr que beaucoup souhaitent perdre du poids. On croit que, de cette façon, on sera enfin quelqu’un, on sera enfin heureux.
Pourtant, on peut très bien améliorer sa santé globale (physique et psychologique …parce que non, il n’y a pas que la santé physique qui existe) sans obligatoirement avoir perdu du poids sur la balance. De plus, il y a une multitude de facteurs qui influencent le poids qui vont bien au-delà de ce qu’on mange et de l’activité physique qu’on fait (donc, pour la solution miracle du déficit énergétique, on repassera). Et, si on attribue autant d’importance à la minceur dans la société, c’est bien parce qu’on nous lave le cerveau en ce sens depuis toujours. Pourquoi est-ce qu’une personne grosse aurait moins de valeur qu’une personne plus mince? Qui a décidé qu’il en était ainsi? Peut-être l’industrie de la minceur qui fait des revenus annuels de plusieurs milliards de dollars sur le dos de notre haine envers le poids? … Je dis ça comme ça!
Ensuite, si la fameuse statistique disant que 95% des gens qui font une diète reprennent le poids perdu dans les 5 années qui suivent (plus souvent 2) est remise en question, il demeure que la science s’entend sur un point : la GRANDE majorité des gens qui tentent de perdre du poids en reprendront (parfois même plus) au bout de quelques mois à quelques années et ce, peu importe la méthode utilisée. Donc, est-ce logique de continuer de conseiller aux gens de perdre du poids? Et si on s’y prenait autrement?
Quand je fais des vidéos pour expliquer à quel point l’objectif de perte de poids peut être nuisible et mène le plus souvent à un regain de poids, les gens s’attaquent souvent à moi, la messagère de malheur, la briseuse de rêve. La culture des diètes nous a façonnés, dès notre naissance, de manière à ce qu’on passe notre vie à espérer avoir une silhouette différente de la nôtre et à ce qu’on croit qu’il suffit d’un peu de motivation et d’efforts pour y arriver. Et BAM! Tout d’un coup, on nous dit qu’on peut être heureux dans n’importe quel format et que notre corps ne se sculpte pas toujours selon notre bonne volonté? Impossible! Et pourtant…
Une piste de solution
Et si, plutôt que de viser d’obtenir un chiffre sur la balance, on visait plutôt de faire de notre corps, des aliments et de l’activité physique des alliés? Nous avons très peu de contrôle sur le poids qui s’affiche sur le pèse-personne, mais nous en avons sur certains de nos comportements. Pourquoi est-ce que, par exemple, d’avoir comme objectif de manger plus de légumes et fruits ne serait pas adéquat? Pourquoi est-ce que ce comportement devrait ABSOLUMENT mener à une perte de poids? Est-ce que c’est moins santé de manger plus de légumes et fruits quand notre poids reste identique? Je confirme que non. Est-ce que c’est moins santé de marcher 3-4 fois par semaine si la fameuse aiguille de la balance refuse de bouger? Non. Est-ce que d’apprendre à se respecter comme personne indépendamment de notre format corporel nuira à notre santé? Au contraire! Quand on comprend qu’on a le droit d’être heureux et d’exister même si on croit que notre corps ne ressemble pas à ce qu’il devrait ressembler, on commence à mieux prendre soin de soi puisqu’on le mérite enfin!
La philosophie anti-diète et l’alimentation intuitive sont des approches neutres au niveau du poids. Qu’est-ce que ça veut dire? Ça veut dire qu’on sort le poids de l’équation. On mise sur le développement d’une meilleure relation avec son corps, les aliments et l’activité physique plutôt que sur un chiffre sur la balance. Plutôt que de se fier à des règles externes comme on l’a toujours fait, on apprend à mieux connaître son corps, l’ensemble des signaux qu’il nous envoie (pas que la faim et la satiété) et à le respecter. Personne d’autre connait mieux ce qui se passe à l’intérieur de vous que vous-mêmes. C’est vous qui vivez dans ce corps depuis toujours. Si la culture des diètes vous a appris à vous méfier de lui et vous dire qu’il n’est pas digne de confiance, ici, il est question de renouer avec lui et l’apprivoiser pour mieux répondre à ses besoins. Il est possible que les fois où vous avez choisi de lui faire confiance, il vous a déçu, comme la fois où vous vous êtes dit que vous aviez le droit de manger des chips et que vous avez mangé le sac en entier. Le problème n’est pas que votre corps ne soit pas digne de confiance, c’est qu’après des années de restrictions (physiques ou cognitives -> j’en mange, mais je ne devrais pas et je n’en mangerai plus après), si on lui donne enfin une permission… WOW! Party!
Le party peut d’ailleurs durer un bout de temps, mais il prend fin. Bien sûr, quand on décide de faire confiance à notre corps que de façon sporadique, qu’on panique chaque fois qu’on considère avoir trop mangé ou qu’on monte sur la balance après chaque épisode de « party », on risque de ne pas arriver à trouver la fameuse fin. Il s’agit donc d’une approche qui demande un certain encadrement, du travail d’introspection, de la patience et beaucoup de bienveillance.
Le regard des autres
Évidemment, même si vous apprenez à apprivoiser la neutralité corporelle, ce n’est pas le cas de la majorité de la société. Oui, il restera toujours des gens pour dénigrer des formats corporels, des comportements alimentaires (Tu manges ça?! C’est super mauvais pour la santé, tu vas engraisser!) et même l’acceptation corporelle* (What the &*@$!! Eh oui, des gens croient que de savoir s’aimer même en ne représentant pas les standards de beauté imposés par la société infectera les autres qui voudront, par conséquent, devenir gros et « en mauvaise santé » à leur tour). Je comprends que ça puisse demeurer, pour vous, une motivation à vouloir perdre du poids. On veut se protéger de cette stigmatisation. Toutefois, sachez que les commentaires blessants à l’égard du corps de quelqu’un d’autre reflètent les insécurités de la personne qui les fait. Donc, bien qu’ils puissent vous être adressés, ce n’est pas vous qui avez un problème, mais plutôt la personne qui exprime ses propres craintes à travers vous.
*On n’a pas besoin d’être gros pour être stigmatisé en fonction de notre physique. Oui, les personnes grosses en sont plus souvent victimes, mais on peut aussi l’être avec n’importe quel format corporel.
Finalement, pour répondre à la question du titre, non, l’approche anti-diète et l’alimentation intuitive ne sont pas incompatibles avec le désir de perdre du poids. En fait, c’est bien rare qu’on débute avec ce type d’approche en ayant déjà abandonné l’idée de perdre du poids. On progresse plutôt peu à peu à travers le processus. Par contre, si on vous vend l’idée que ces approches garantissent une perte de poids, c’est faux. En réalité, chaque fois qu’on vous garantit une perte de poids, on vous ment, car on ne sait jamais comment un corps réagira à des modifications de comportements.
Bien sûr, il m’est impossible de tout expliquer en quelques lignes seulement. J’ai écrit un livre qui sera publié en 2023 qui vous permettra d’avoir une meilleure vue d’ensemble et qui facilitera certainement votre compréhension. Pour être informé de la sortie du livre, vous pouvez vous inscrire ICI (aucune obligation d’achat).
*Si, après la lecture de ce texte, vous désirez en savoir plus et commencer une démarche axée sur l’approche anti-diète et l’alimentation intuitive dans le but de développer une meilleure relation avec votre corps et les aliments, vous pouvez vous inscrire à mon programme « Mieux dans mon corps » ICI.